Après avoir atteint le sommet (suite)

Atteindre le haut de la montagne lui avait pris un peu plus de 3 semaines, elle était épuisée et ne pouvait plus faire un pas de plus. La chaleur était intensément grande, et augmentait chaque seconde, elle avait l’impression de se diriger peu à peu au centre d’un volcan. Soudainement, elle s’étala par terre et ne bougea plus pendant un certain temps. Son front était remplie de sueur, les goute dégoulinaient de son visage pour aller se poser au sol. Cette chaleur devenait insupportable, puis, elle entendit quelqu’un arriver. Étrangement, son sceptre ne s’était pas allumé, elle crut qu’il ne fonctionnait plus à cause de la chaleur, mais elle se rendit compte que la personne qui approchait n’était pas un démon.
«Qui es-tu?» Lui demanda cette personne…
«Je suis quelqu’un, ne vous en déplaise.» Répondit amèrement Coralie.
«Es-tu un homme ou un démon, et cette fois-ci répond clairement au risque de perdre ta vie…»
«Toi qui es-tu, pourquoi serais-je obligé de te répondre et pourquoi me poses-tu autant de questions?»
«Je suis Kumaïne D’arcelot, femme, et je viens du royaume des hommes.»



«Moi c’est Coralie, je suis humaine et je viens de nulle part…»
Elles engendrèrent une discussion, toutes deux étaient là pour la même raison, tuer des démons. Kumaïne avait subit l’envahissement de son village et la mort de ses deux sœurs, elle s’était promit de tuer chaque démon mais plus en particulier l’empereur démoniaque, celui qui avait ordonné l’attaque. Coralie qui n’est pas une fille bavarde ne lui en dit pas autant sur le sujet de sa présence sur la terre des démons. Elle lui dit seulement qu’elle était là en tant qu’observatrice, du moins qu’elle voulait en savoir plus sur leurs points faibles et leurs points forts. Kumaïne lui proposa de travailler en équipe, de combattre ensemble…
«Je travail seule.» Lui dit Coralie en se levant et en continuant son chemin…
Kumaïne était resté là, elle ne pouvait pas l’obliger, mais elle se doutait qu’elle la reverrait. Coralie était à la moitié de la montagne, elle avait empruntée un moyen de transport plus efficace, un griffon. Enfin arrivé en bas, elle offrit au griffon 3 gros morceaux de viande puis il repartit. Elle mit sa cape car maintenant elle allait devoir marche devant une tonne de démon sans se faire remarquer… La tête penchée vers le sol, mettant un pied devant l’autre, elle continuait son chemin sous le regard intriguer des démons qui la voyait.

Les démons l’observaient avec questionnement, ils étaient tous effrayants. Sans aucunes politesses, ils fonçaient les uns sur les autres et ne s’excusaient jamais. Cependant, Coralie était habituée, elle vivait seul donc elle ne recevait jamais de ''bon matin'' ou encore de ''merci beaucoup'' et même qu’elle espérait toujours un petit ''je t’aime ma puce''. La tête dans les souvenirs, elle continuait à marcher la tête baissée. Mais sans porter attention aux créatures qui l’entouraient, elle se fit accrocher par un homme mystérieux. Il avait mit son pois sur elle pour éviter de tomber, puis, au lieu de s’excuser, il lui donna une bonne grosse claque à la figure.

Couché au sol, la joue en sang, Coralie sentait la haine monter en elle. Mais elle ne pouvait rendre à ce démon la gifle qu’il lui avait envoyée, par peur d’être démasquée… Évidement elle n’avait pas sa place dans un village comme celui-ci, elle se releva et envoya un regard plus que menaçant à son agresseur. Ce démon à l’allure plutôt attirante mais au cœur noir la regarda aussi intensément, personne au monde n’aurait osé jeter un tel regard à Coralie, sous peine d’être coupé en morceaux. Se cachant le visage, elle prit la fuite en direction de la forêt la plus près. Il la suivait avec discrétion, c’était surement le seul démon à avoir remarqué qu’elle n’était pas à sa place.

Emplit de rage, Coralie se jeta au sol près d’un arbre, sa joue était couverte d’une marque particulière, les ongles tranchants de ce démon. Jamais auparavant elle n’avait ressentie une douleur aussi forte que celle-là. Soudain, son sceptre s’illumina, elle n’était plus seule dans cette forêt. Elle n’eut même pas le temps de regarder autour d’elle, que son adversaire l’avait déjà plaqué contre l’arbre. Près à se battre jusqu’à la mort, il la griffait à l’aide de ses longs ongles. Elle n’avait toujours pas pue voir le visage de celui qui la retenait, mais simplement en sentant les ongles entrer, elle le reconnaissait. ''Comment faire, je ne peux même pas bouger…'' se dit-elle avec angoisse et incertitude. Puis, elle s’appuya sur les épaules du démon et lui donna un coup dans les abdominaux de sorte qu’il soit propulsé à deux arbres plus loin. Elle sortie son épée et courue dans sa direction, en arrivant face à lui, un combat intensément violent prit commencement.

La force était assez bien répartit des deux côté, mais elle s’avait que si elle s’en sortait, elle ne serait surement pas intacte. Par un coup de vent, leurs capes s’enlevèrent et ils puent tous deux savoirs plus précisément à qui ils avaient à faire. Et vlan, Coralie venait tout juste de prendre un poing en pleine figure, son épée tomba et son adversaire se trouvait sur elle. Heureusement pour elle, avec le peu de force qu’il lui restait, elle le poussa de sorte que les rôles soient échangés. C’était maintenant Coralie qui était sur lui, elle reprit son épée et lui tendit au cou.

Elle avait toutes les chances de son côtés et pouvait maintenant le tuer, mais un moment d’hésitation lui venu…

La fatigue qu'il avait accumulé au cours de ses derniers jours l'affaiblissaient considérablement et son combat avec la chasseuse de démons ne se faisait que plus ardu. Les coups fusaient de toute part et malgré la déchirante brulure qu'il ressentait au niveau de son omoplate droite, il continua de harceler la jeune femme coups après coups sans le moindre répit. Il ne fallait pas qu'elle s'en sorte vivante, sinon cela signifierait qu'il avait échoué et que la mort l'attendait doucement. Et la mort était une chose tout simplement impensable pour lui. Ses longues griffes étaient maintenant baignées du sang de sa proie et la sensation du liquide chaud contre sa main lui était agréable et encourageant. Dans un tournoiement de corps et de capes, les deux étrangers se retrouvèrent face à face, dévêtu de leur anonymat et sous la légère hésitation de la part de la chasseuse, il en profita pour l'assommer.

Maintenant au sol, Allen croyait avoir toutes ses chances et en finir rapidement avec cette intruse. C'était sans compter que les revirements de situation désagréable n'arrivait qu'à lui et toujours dans des moments ou ses facultés physiques et intellectuelles se retrouvaient diminuées. Il reçu un violent coup et elle en profita pour se mettre en une position plus favorable, c'est-à-dire à califourchon sur lui, son épée bien installée contre sa pomme d'Adam. Qu'attendait-elle pour frapper?

Quelle ne fut pas sa surprise quand il lut l'hésitation déroutante qui se voyait clairement dans le regard de la combattante. Un sourire méprisant vint se peindre sur son pâle visage. Ses yeux améthystes se mirent à briller sous l'effet du pathétisme de la situation. Elle rêvait de le tuer, alors pourquoi s'arrêtait-elle maintenant? Un coup de poignet et c'en était terminé de lui. Une rotation et la lame s'enfonçait profondément dans sa chair et son sang aussi pure que ses sentiments l'étaient -c'est-à-dire, aucunement- coulerait le long de sa gorge et de son torse.

« Qu'est-ce que tu attends pour en terminer? Pourquoi cette hésitation dans tes yeux? Je sais que tu en as envie.... »

Sa voix était rauque, mais il s'était forcé pour la rendre un peu plus douce, chaude et sensuelle. Et si on s'amusait un peu avant d'en finir que ce soit pour lui ou pour elle.

« ...ou alors as-tu envie d'autre chose? »

Un sourire en coin s'étira sur ses lèvres et il posa lentement sa main froide contre celle de la chasseuse. La main qui tenait l'arme. Le démon la repoussa doucement, s'assurant que le danger de mort qui planait sur lui commençait à se dissiper. Il ne fit que la repousser de quelques centimètres pour ne pas lui donner envie d'en finir tout de suite. Il avait envie de lui faire croire qu'elle avait encore un contrôle sur lui.

Son moment d’hésitation l’avait empêchée de tuer le démon, comment avait-elle pue hésiter? Il l’avait repoussé quelque peu, puis, sans se reposer sur lui pour le tuer, elle se releva en gardant serré dans sa main son épée. Et si c’était vrai, et si elle ne voulait pas le tuer, si elle en était incapable, et si elle attendait quelque chose d’autre de lui…
Ne cessant de se questionner, elle ne portait plus attention au démon. Elle s’était permit de reculer un peu et de laisser un moment de répit à son adversaire pour s’en accorder un à elle aussi. Mais elle ne pouvait pas se douter qu’il était déjà prêt à combattre encore une fois. Décidément, l’un d’entre eux devait mourir, et si se n’était pas lui, c’était elle! Il s’approchait peu à peu mais il était épuisé et elle aussi, pour se reposer encore un peu elle essaya de le faire parler en lui posant une question…

«Qui es-tu et d’où viens-tu?»

Mais… aucune réponse ne se fit entendre, elle répéta une autre fois mais sur un ton plus élevé. Encore une fois, c’était un échec, il n’allait pas répondre.

«Pourquoi souhaite tu me tuer?»

Elle ne cessait de lui poser des questions mais il restait toujours aussi muet. Il s’était beaucoup rapprocher d’elle et elle craignait le pire. Elle était sans force et il avait l’air d’être confiant. Il avait un plan en tête, mais que pouvait bien être se plan? Au fur et à mesure qu’il s’approchait, elle reculait, pour finalement trébucher sur une branche.

Qui es-tu? D'où viens-tu? Pourquoi vouloir me tuer? Et pourquoi pas lui demander l'heure pendant qu'elle y était ? Ces questions le laissaient complètement indifférents et il continuait de prendre du terrain sur elle. Elle reculait au fur et à mesure qu'il avançait et cela lui offrait un fort sentiment d'euphorie et de contrôle. Un sourire charmeur, quoique arrogant, ornait son visage et ses intentions premières n'avaient toujours pas changé. La chasseuse -en était-elle vraiment une?- continuait de reculer pas à pas. Il avait réussit à immiscer le doute en elle. Il l'a manipulait et lui donnait envie de jouer avec son nouveau jouet encore un peu plus longtemps.

Soudainement, elle trébucha sur une branche d'arbre et tomba à la renverse. Son sourire ne fit qu'augmenter et il posa son pied sur le ventre de la jeune femme pour la maintenir au sol. Il se pencha vers l'avant et plus aucune expression n'était lisible. Son sourire avait disparu et la lueur malsaine de son regard aussi.

« Qui je suis, d'où je viens et où je serai demain n'a vraiment aucune importance. Je vais, je viens... et je tue. »

Il appuya plus fortement avec son pied sur le ventre de son interlocutrice. Il aimait cette incertitude chez elle. Ça lui donnait le pouvoir de faire à peu près tout ce qu'il voulait d'elle. Pour l'instant, il avait une certaine puissance.

« La question que tu devrais vraiment te poser c'est : qu'est-ce que je compte faire de toi, maintenant? »

Et sur ce, son petit sourire carnassier revint. Son regard améthyste continuait de la fixer et il se mit à la détailler un peu plus. Elle était dans la moyenne des gens, plus petite que lui, et assez musclé sans du moins en faire disparaitre sa féminité. Ses traits avaient la douceur des femmes et à la fois la dureté des hommes. Ses longs cheveux noirs retombaient comme un halo autour de sa tête, étendu dans les feuilles. Ses grands yeux remplis d'interrogations et de doutes le grisaient. Comme de l'alcool pourrait le faire.

« Dis-moi, mon nouveau jouet doit bien posséder un prénom? Ou dois-je lui en trouver un comme un enfant capricieux? »

Effectivement, elle était apeurée face à lui, elle se reculait et avait trébuchée. Il s’était approché d’elle et comme le diable, il l’avait emplit de peur. Elle ne savait plus où se placer, entre humaine et ange mais surtout entre simple personne ou chasseuse? Elle n’avait jamais hésité pour tuer quiconque, mais surtout elle n’avait jamais eu peur. Il inspirait l’angoisse et la méchanceté, il avait l’étoffe d’un chevalier noir combattant pour le plaisir de voir le sang de ses victimes couler.

Il l’avait retenu au sol grâce à son pied et lui avait demandé son prénom. Coralie ne voulais pas vraiment répondre, mais avait-elle le choix?

«Et pourquoi est-ce que mon prénom aurait de l’importance? Je suis Coralie, Coralie Kaïthin et toi alors, tu ne m’as toujours pas répondu…»

Mais il n’avait pas à répondre car c’est lui qui était en force maintenant.

«De plus, je ne suis pas ton jouet, je n’appartient à personne et n’appartiendrai jamais à quelqu’un. »

Et sur ces mots, elle lui cracha à la figure. Il s’était empli de colère et c’est se qu’elle attendait, plus il se fâchait et plus elle aimait ca. Il n’avait pas l’air de se rendre compte que Coralie se servait du fait qu’il se fâche pour reprendre ses forces, car plus il attendait, plus elle gagnait en capacités. Elle leva ses mains et lui prit la jambe, sa frustration s’apaisa pour finalement remarquer qu’elle venait de le pousser par terre. Elle avait toute fois énormément peur de cet homme et ne pouvait lui faire confiance une seconde. Il s’était relevé et s’approchait d’elle, mais cette fois-si, au lieu de fuir, elle avança à son tour. Il l’a prit par la gorge et la leva en air. Mais comment pouvait-il savoir que Coralie avait une double forme? Alors ses ailes lui sortirent du dos et la brume vint la couvrir, elle lui envoya un coup de genoux au visage et atterrit devant lui. Si faible et si impuissante étaient les mots qui la qualifiaient le plus au début d’après lui, mais maintenant il en croyait le contraire.

«Et qu’elle est ton nom maintenant? »

Après le bon coup de genou qu'il venait de recevoir au visage, le jeune homme se releva péniblement sur ses deux pieds. Il venait de perdre le contrôle et il n'aimait pas ça du tout, du tout. Il ne savait pas si c'était les effets du coup encaissé qui lui jouait des tours, mais une jeune femme complètement différente de l'ancienne se tenait devant lui. Ses grandes ailes noires s'élevant de toute leur hauteur dans son dos, cette soudaine brume qui l'enveloppait et même ses cheveux avaient changés de couleur. Une deuxième forme ? Voilà qui devenait intéressant.

Allen eut un sourire malsain en se disant que le combat allait peut-être commencer à devenir autre chose qu'un simple jeu à ses yeux. L'issu du combat ne se devinait même plus. Entre sa force brute et la sienne, qui allait vaincre? Quels pouvoirs acquérait-elle lorsqu'elle était sous cette forme d'Ange? Le démon voulait le découvrir, mais pas si c'était pour se répercuter sur et contre lui.

« Quelle importance? »

Il ne répondrait à aucune question. Vraiment aucune. À quoi bon? Il ne voulait même plus jouer tranquillement avec son nouveau jouet. Il voulait combattre, mais la jeune femme était-elle réellement déterminée à le tuer une bonne fois pour toutes? Ou allait-elle simplement esquiver et parer sans grande conviction pour gagner du temps jusqu'à sa porte de sortie?

« Tu as enfin envie de combattre pour vrai? »

Le démon commençait à se lasser de parler. Il voulait de l'action, toujours plus et sans arrêt. Allen passa sa langue à la commissure de ses lèvres ou le sang rougissait celles-ci. L'amer goût métallique de son propre sang l'encouragea et il fonça directement sur la version Ange Noir de Coralie, son poing gauche fermé, sa main droite ouverte, les griffes prêtes à se rendre utile. Alors qu'il tentait de l'atteindre, une cuisante douleur déchira l'arrière de jambe, partant du haut de son genou jusqu'à sa cheville. Après avoir marché pendant des jours et des jours sans jamais s'arrêter, ses jambes avaient enfin crier leur mécontentement. Ses longs ongles ne firent qu'effleurer le bras de la jeune femme alors qu'il tombait sur son genou, les traits crispés sous la douleur.

Le démon, sous l'orgueil, tenta de se relever. Sans succès. La douleur était forte, intense et ne cessait de s'amplifier à chaque tentatives de mouvements. Il ne pensait même plus à la jeune femme, ni à ce qu'elle pourrait faire pendant ce moment de faiblesse. Il avait mal. Juste mal. Cette douleur emplissait son esprit et l'empêchait de réfléchir convenablement.

Il avait ressentit une immense douleur et s’était écroulé devant elle, il n’était même plus capable de se relever tellement il en souffrait. Coralie ne savait pas quoi faire, devait-elle le tuer sur le champ ou devait-elle l’aider au risque qu’il la tue? Accroupi devant elle, le démon ne bougeait pas beaucoup, il avait mal et cela se voyait énormément.

Coralie le prit par le menton et lui demanda une bonne fois pour toute :

Quel est ton nom et que viens-tu faire ici?

Mais comme toujours, il ne répondit rien. Peut-être avait-il besoin d’amour, peut-être était-il aussi seul qu’elle, peut-être était-il en train de jouer la comédie! Coralie ne savait pas de quel côté se tourner. Après un moment de réflexion, elle lui lâcha le menton et se pencha vers lui. Elle n’avait aucune idée de comment s’y prendre, il était blessé, mais comment le guérir? Elle lui toucha les cheveux pour mieux voir son visage, étrangement il n’aimait pas ça, et elle, elle avait ressenti un millier de frissons lui passer dans le corps.

Il avait les yeux d’une couleur étincelante, ses yeux avaient la couleur de la pierre précieuse améthyste. Ses cheveux étaient partiellement longs (pas trop mais juste assez pour lui couvrir le visage) et son torse était simplement parfait (le genre de torse sensuel dont toutes les filles rêvent). Était-elle devenue gentille? Avait-elle perdu la tête? Elle ne voulait pas l’aider mais avait-elle le choix? La réponse se résumait à oui, mais elle ne s’imaginait pas le tuer ainsi…

Bref, elle lui maintenait les cheveux et le fixait du regard, soudainement elle ressenti quelque chose d’étrange, un sentiment inconnue. Les lèvres du démon étaient couverte de sang, mais elles étaient plutôt attirantes, puis elle s’avança peu à peu. Elle tendit ses lèvres et l’embrassa…

Allen n'avait pas vraiment conscience de tout ce qui se passait autour de lui. La douleur l'engourdissait et le maintenait au sol. Et cette fille qui le tenait par les cheveux pour observer son visage crispé sous la souffrance que lui causait ses jambes et bientôt l'ensemble de son corps. Ses yeux qui fixaient qui les siens. Il détestait cette impression d'être une nouvelle espèce rare de bêtes sauvages que tout le monde contemple à leur guise en s'étonnant de son allure et de ses capacités. Le démon tenta de se dégager, mais son corps refusa de bouger. Ses muscles pesaient aussi lourd que du béton et il ne pensait qu'à partir et se reposer plus loin, dans un endroit sûr. Par contre, ses jambes ne le suivraient jamais jusque-la.

Et elle, qu'est-ce qu'elle attendait pour le tuer d'un bon coup d'épée sous la gorge? Elle voulait le voir souffrir encore un peu? Eh bien, soit. Ou alors... elle ne pouvait pas se résoudre à le tuer en de telles circonstances? Elle lui reposa ses mêmes questions et s'il aurait eu envie de lui répondre pour qu'elle cesse enfin de lui parler, il l'aurait fait, mais les sons restaient bien ancrés dans le fond de sa gorge.

Après un moment, elle rapprocha sa tête de la sienne et appréhendant ce qui allait se passer, il tenta de nouveau de se dégager, s'éloigner, mais son corps ne lui obéissait plus. Allen ne voulait pas avoir le moindre contact physique avec les gens et encore moins de ceux-la. Leurs lèvres se collèrent tout de même, malgré ses protestations furieuses intérieures, et la sensation lui étrange et peu familière. Les yeux mi-clos, il ne répondit pas au baiser et la laissa simplement faire.

Malgré tout, cette sensation ne lui était pas désagréable. Étrange, certes, mais pas désagréable. Les lèvres de la chasseuse étaient douces et chaudes et avaient quelque chose d'apaisant. Incapable de se laisser aller à de tels sentiments, il rompit ce baiser en reculant vivement sa tête, ce qui fit froncer ses sourcils sous l'éclair brûlante qui le traversa de part en part. Son regard améthyste fixait le sol et il poussa une complainte. Non pas de douleur, mais de frustration et de colère.

Pourquoi l'avait-il laissé troublé tout ce qu'il avait réussi à se construire à l'intérieur? Pourquoi venait-elle détruire sa tête déjà torturée? Les sentiments ne devaient plus exister. Ils ne devaient plus. Il ne devait pas trouver cela agréable. Il ne devait pas.

« Éloigne-toi de moi »

Dit-il la voix rauque, à peine audible. Sa tête commençait à tourner. Il n'avait bien évidemment pas fait attention à sa perte de sang mélangé à son corps endolori et sa fatigue grandissante. Un mélange de tout ça et voilà ce qu'il obtenait. Incapable de faire la moindre chose, à la merci d'une jeune femme qui ne semblait pas se rendre compte qu'elle venait délibérément d'embrasser un démon, ceux qu'elle était censé détruire jusqu'au dernier. Pas vrai?

Et pourtant, il avait envie d'être obscène, hors-norme et de laisser tomber son propre code d'éthique.

Elle l’avait bien embrassé, ce n’était pas un rêve, ou plutôt un cauchemar? Il n’avait pas vraiment apprécié un tel sentiment et il avait éloigné ses lèvres de ceux de Coralie. Comment réagir à cela? De plus, il avait dit d’un ton bas : éloigne-toi de moi. Qu’est-ce que ça voulais dire? Il avait peur? Ou bien il ne pouvait supporter un contacte aussi intense que celui-ci? Coralie s’était enfin rendu compte de se qui venait de se passer, elle ne savait plus où mettre la tête. Elle devait le tuer et immédiatement avant que ce soit lui qui le fasse ou avant qu’il se sauve.

Coralie avait offert un baiser à une créature de la race qu’elle devait exterminer, comment avait-elle pu faire ça? Peut-être qu’il était temps pour elle d’arrêter de chasser les démons, avait-elle assez vengé ses parents ainsi? Non, ce n’était pas possible, elle avait encore en tête le jour où elle épiait par la fenêtre, ce jour de mort, ce jour de souffrance, le jour où elle s’est promit de tous les tuer un après l’autre. Et elle n’allait pas renoncé ainsi à cause d’une simple petite attirance? Peut-être bien, il avait beau être démoniaque et sadique, mais il lui faisait tout de même pitié, là, impuissant et sans défense. Lorsqu’elle l’avait embrassée, elle avait ressenti à l’intérieur une drôle de sensation, mais le plus étrange était le goût de ses lèvres, douces et aimable mais le sang qui s’y trouvait avait un goût de métal. Se baiser lui avait plût, mais elle n’avait pas l’impression qu’il avait plût au démon.

Elle s’approcha un fois de plus de lui, mais pas pour l’embrasser, elle ne voulait pas qu’il s’éloigne encore une fois. Elle n’était pas sûre de ce qu’elle faisait, mais elle allait le faire sans le toucher pour ne pas qu’il prenne colère ou quoi que ce soit d’autre. Après avoir plié ses genoux et être arrivé face à lui, elle lui demanda d’un ton bas :

«Laisse-moi t’aider, je renonce à te tuer… »

Elle avait peur qu’il se relève et qu’il la tue de sang froid, mais elle tenait à l’aider…

L'aider? Mais c'était quoi cette histoire? Depuis quand les chasseurs de démons viennent-ils aider leur proie? C'est le monde à l'envers. Ou alors, elle prenait ce prétexte pour l'attaquer par la suite. C'était ça le plus grand problème : ils ne pouvaient faire confiance ni à l'un, ni à l'autre. Pourquoi l'avait-il suivi au juste? Il regrettait sévèrement son geste à présent. Ça n'avait commencé que par une bagarre, comme il en avait eu bien d'autres, et finissait avec des baisers? Épuisé, voire exténué, il avait atteint le bout du rouleau et ne trouvait même plus la force d'éprouver du mépris, ni la moindre parcelle de colère. Il voulait juste que demain arrive rapidement, ou qu'il n'arrive pas du tout.

Allen ne voulait plus opposer la moindre résistance. Elle voulait le soigner, et bien soit. Elle ne voulait plus le tuer, et bien soit. Il n'avait plus la force de se relever alors pour ce qui est de continuer le combat... Il se détestait d'éprouver une faiblesse dans ce genre de moment et de paraitre si faible tout-à-coup. Le démon ne voulait la compassion de personne et encore de la pitié. Respirant profondément, il ferma les yeux, incapable de soutenir ce regard qui se voulait compatissant.

« Allen. »

Fut la seule chose qu'il dit, en espérant qu'elle fasse le lien. Il se laissa tomber sur le sol, la tête dans les feuilles jaunes, oranges et rouges, ne pouvant plus se maintenir encore à demi-debout. Ses yeux se fermèrent et il se sentait fiévreux. Les paupières closes, Allen savait qu'il allait bientôt rejoindre les bras de Morphée, malgré ses efforts pour rester éveiller.

Elle voulait l’aider, avait-elle perdu la tête? Non, surement pas, mais elle n’était pas cruelle et au point de tuer quelqu’un dont elle était… AMOUREUSE? Se mot ne faisait pas parti de son vocabulaire, mais il était tout de même éprouvé par Coralie. Au fait n’était-ce que de la compassion, de la pitié ou de l’amour? La différence était dure à faire lorsqu’on n’a pas éprouvé un tel sentiment depuis des années!

Le démon n’avait dit qu’un seul mot, Allen. Puis il s’était évanouît et était resté immobile au sol. Allen? Que voulait-il dire par là? Avait-elle enfin pue connaître son nom? Le moment était mal choisi pour se poser autant de question, elle devait faire quelque chose car il allait mourir! Mais comment réagir, elle était sur la terre démoniaque, une terre inconnu, elle ne savait même pas comment sortir de la forêt et n’avait aucun pouvoir de guérison! Donc en résumé, elle n’avait aucune idée de comment sortir de la forêt, elle était un peu blessé, et finalement, un démon nommé Allen était sur le point de mourir. Mais le pire, c’était qu’au lieu de s’en réjouir elle voulait le sauver!

«Allen ne t’en fait pas je te soignerai. »

Maintenant s’était le pire, elle lui parlait et le réconfortait! Elle prit sa cape et couvrit Allen, ensuite elle prit son sceptre et vola en hauteur pour essayer de se diriger à un endroit où il y aurait des démons. Parce que qui dit démon, dit village de démon! Son sceptre s’alluma en direction du sud, alors elle redescendit et prit Allen dans ses bras, mais il était lourd et dur à supporter. Elle volait en direction du sud jusqu’à ce qu’elle voit le village. Elle vit au loin une petite maison abandonné et s’y dirigea. En entrant, la maison abandonnée ressemblait plus à une maison hantée qu’autre chose, les murs sombres et effrayants, et presque aucun éclairage, mais tout au fond, se trouvait une chambre avec un lit. Elle traina Allen jusqu’à cette chambre et l’étendit dans se lit, elle prépara ensuite de l’eau bouillante pour faire du thé. À l’extérieur se trouvait des fruits étranger, elle en prit quelques un et à l’aide d’un pilon, elle les écrasa et les mit dans l’eau chaude. Elle lui avait aussi mit une serviette chaude au front et lui avait épongée ses blessures.

Assise sur une chaise, buvant du thé tout en étant épuisée, elle attendait le réveil d’Allen…

Le démon ne savait pas pendant combien de temps il était resté inconscient. Il ne savait pas non plus ce qu'avait fait la chasseuse pendant ce temps et s'il était toujours en vie. Tout ce qu'il savait c'était qu'il avait terriblement à tout le bas de son corps. L'endroit ou il était était faiblement éclairé par une petite lampe et il apparaissait évident qu'il n'était plus dans la forêt. Ou était-il, alors? Ne se sentant pas la force de bouger, il ne fit que détailler l'endroit du coin de l'oeil. La pièce était sombre, quatre murs l'entouraient, des murs délabrés et ne composant aucune photo ou peinture qui pourrait l'aider à se situer un peu mieux. Des petites taches sombres parsemaient le plancher et le plafond aussi. Du sang? Non. Ça ne ressemblait pas à cela et il y aurait une désagréable odeur de sang séché qui lui serait insupportable. Il était couché sur un matelas à même le sol, sa tête reposant sur un oreiller à peine rembourrer. Il y avait une commode dans le coin droit de la chambre, délabrée elle aussi et dont il manquait la moitié des tiroirs. Ses yeux se tournèrent alors sur la forme à ses côtés. La jeune femme. Coralie.

Elle ne semblait pas l'avoir remarquer et il préféra cela ainsi. Qu'est-ce qu'il faisait maintenant? Il pouvait tout aussi bien quitter l'endroit en essayant de courir, si seulement ses jambes ne refusaient pas de lui obéir. Comment avait-il pu se laisser tomber aussi bas que ça? N'aurait-il pas pu simplement la repousser violemment et l'abattre d'un coup de griffe dans la carotide pour en finir? Mais il n'avait pas pu.. et pourquoi? Sa tête commençait à lui faire mal sous la réflexion et c'est alors qu'il réalisa qu'une serviette était posé sur son front. Elle avait pris soin de lui, bien évidemment. Et qu'est-ce qu'elle allait croire après? Qu'il avait une dette envers elle maintenant?

Il bougea doucement sa main et enleva la serviette. Une douce odeur de fruits cuits régnaient dans la pièce. Il venait tout juste de le remarquer. En grimaçant sous la douleur de ses muscles, il se redressa et enleva les couvertures de sur son corps qui lui donnait chaud. Il tourna son visage vers Coralie et attendit qu'elle mette les choses au clair, parce qu'il ne trouvait pas quoi dire en ce moment et qu'il n'avait pas du tout envie d'engager une conversation.

Il ne fit que dire, tout simplement, et un peu sèchement.

« Ne va pas croire que je te dois quelque chose à cause de ça. »

Elle attendait encore et encore le réveil d’Allen, mais c’était long et le temps passait lentement, chaque minutes comptaient. Allait-il mourir? Cela voudrait-il dire qu’elle l’aurait tué, mais sans le vouloir? Et si il se réveillait, qu’allait-il faire? Simplement partir, la tuer ou rester encore un peu?

Enfin il s’était redresser dans le lit, il avait retiré toutes les couvertes et lui avait parlé. Comment pouvait-il être aussi arrogant? Elle venait de lui sauver la vie tandis qu’elle aurait bien pu le laisser pourrir dans la forêt. Mais elle n’était pas assez éveillée pour s’obstiner avec lui. Lui devoir quelque chose! Comme si elle avait besoin de lui!

«Ne t’inquiète pas, je ne te demande rien, il y a du thé sur la table et une petite tranche de pain, tu n’as qu’à en prendre si tu en veux.»

L’ambiance dans la pièce était plutôt froide, pas un mot ne se laissait entendre de la part du démon et le silence régnait. Elle prit la serviette, la remplace par une autre et lui tendit. Il n’avait pas l’air de vouloir la prendre, elle la déposa au pied du lit et retourna s’assoir.

«Un simple merci aurais été de mise, mais te sens pas obligé!»

Coralie n’avait pas aimé qu’il ne la remercie pas, elle l’avait sauvé et avait renoncé à le tuer. Il était là sans un mot de plus, comment pouvait-il faire pour être aussi… mystérieux. Le vent soufflait fort à l’extérieur et les murs ne l’empêchait pas vraiment d’entrer, Coralie avait froid et ne se sentait pas à l’aise dans cette situation. Allen avait l’air épuisé et fatigué, il avait l’air perdu dans ses pensés et Coralie ne savait pas s’il mijotait quelque chose contre elle. Elle voyait bien qu’elle était de trop dans la pièce et ne savait pas où se placer.

«Je peux partir si c’est ce que tu désire, de toute manière je n’ai rien à faire ici. Surtout pas avec un habitant des terres du mal.»

Il était un habitant des terres du mal, alors à quoi s'attendait-elle exactement? Pensait-elle vraiment qu'il l'aurait remercié chaudement de l'avoir aidé et qu'il l'aurait embrassé encore une fois? Et peut-être même plus? Non. Ce n'était définitivement pas son profil à lui. Sauf que, pendant une parcelle de seconde, alors que la tête de la jeune fille était tourné fixant la porte de la chambre, il avait eu l'impression d'apercevoir Thalilas en elle. Il se sentit soulevé par de forts sentiments. De la haine, du dégoût, de la rage et.. de la tristesse? Il était né pour tuer les autres. C'était tout tracé depuis sa naissance. Thalilas avait été la seule à qui il s'était réellement ouvert. Elle lui était semblable. Des sentiments, elle les lui avait tous fait découvrir. Et à la fin... il l'avait mangé comme une bête sauvage, affamé.

Il était un démon, une créature maléfique, un parasite, une bête indomptable, ne le savait-elle pas? Alors pourquoi restait-elle assise la, près de lui? Pourquoi s'était-elle adonnée à de tels actes? L'embrasser. Coralie s'était condamnée par ce seul geste. Tout était trouble dans son esprit et il avait envie de dormir, encore. Il retourna son attention vers elle lorsqu'elle lui dit qu'elle quittait s'il le voulait. Il avait envie d'être seul. Il avait aussi envie de comprendre. Et il ne comprendrait pas seul.

Le démon tendit ses doigts et prit une tasse de thé. Elle était chaude contre la paume de sa main. C'était agréable. Un peu de chaleur.

« Pourquoi m'as-tu embrassé? »

Allen n'aimait pas les contacts physiques, mais il aimait ce genre de plaisir. C'était tout ce qu'il avait ressentit comme envie. Rien de plus, rien de moins. Aucun amour. Alors qu'elle semblait être étrangement très attiré par lui. Il leva ses yeux sombre sur elle, quelques mèches de ses cheveux retombant sur ceux-ci.

Elle s’était levée de la chaise et s’était un peu approché pour qu’il l’entende comme il le faut. Elle avait mal aux jambes elle aussi et avait du mal à se tenir debout. Sur sa joue se trouvait encore la coupure dût à la gifle qu’Allen lui avait balancé. Elle lui avait offert de partir mais il n’avait pas vraiment dit oui, ni non d’ailleurs. Même qu’au lieu de répondre à sa question, il en avait posé une autre.

«Je l’ignore, j’en avais envie. »

Comment répondre à sa? Même elle ne savait pas la raison exacte de ce baiser! Ca avait été plus fort que elle, ses lèvres s’était tendues toutes seules et l’avait embrassé. Son attirance pour lui ne se contrôlait pas vraiment, il était craquant et avait un je ne sais quoi d’attirant.

«Tu as bien mis ta main sur la mienne toi…»

Elle se rappelait lors de son moment d’hésitation où il lui avait prit la main, et sa, ca voulait dire quoi? Elle était encore en ange, alors elle vola jusqu’à lui et se déposa à côté du lit.

«Tu n’aime pas être en compagnie de gens n’est-ce pas?»

À quoi bon poser des questions s’il ne répondait jamais, peut-être avait-il trop mal ou était-il trop fatigué. Le calme la rendait extrêmement gêné, le silence la tuait au plus au point, s’était trop calme pour elle, elle ne passait pas une heure sans action tandis que maintenant elle guérissait un démon. Coralie se sentait étrange, un sentiment en elle se développait peu à peu et elle ignorait comment l’interpréter. La fatigue montait de plus en plus en elle, elle s’appuya contre la commode un moment car elle perdait l’équilibre.

Le soleil commençait à se lever, enfin la lumière allait entrer et ils verraient un peu mieux. Allen avait prit un peu de thé, il avait l’air d’apprécier, Coralie n’avait donc pas fait tout se travail pour rien. Qu’allait-il se passer à présent, ils allaient rentrer chacun de leur côté?

Elle posait tellement de questions! Il avait du mal à croire que quelqu'un puisse être à ce point curieux. Il ne savait même plus à quelles questions il avait envie de répondre. Sa réponse ne l'avait pas satisfait, mais il devrait se contenter de ça. L'attirance, tout simplement. Il était bien évident que si jamais il ne l'avait pas attiré physiquement, elle ne l'aurait jamais touché autrement que pour le blesser. Il avait mis sa main sur la sienne? Ah oui. Il s'en souvenait maintenant, mais c'était dans l'unique but de la déstabiliser. Étrangement, cela avait fonctionné vu leur situation présentement.

« Les gens sont misérables et ils ont toujours besoin de personnes encore plus misérables qu'eux pour se sentir important. Ça me dégoute. »

Ils détestaient cette tendance chez les gens à toujours devoir faire mal et descendre les autres pour se monter et se sentir mieux dans leur peau. Ça le dégoutait. Et si seulement ce n'était pas le cas pour tout le monde ou pour uniquement une minorité de gens. Le jeune homme porta son attention sur Coralie alors que ses jambes ne semblaient plus pouvoir la soutenir. Il soupira. Il ne devait pas être gentil, mais il pouvait bien lui donner ça.

« Viens t'étendre si tu es trop fatiguée. »

Venait-il vraiment de dire ça? Ça commençait sérieusement à devenir n'importe quoi. Il n'était pas habitué aux excuses et au remerciements. Elle l'avait soigné et transporté alors qu'il était beaucoup plus lourd qu'elle. Il pouvait bien faire abstraction de son dégout pour toutes les créatures existantes un moment.

Comme pour appuyer ses paroles, il se souleva et se déplaça sur la droite pour lui laisser de la place. Il serait bien parti pour qu'elle puisse rester toute seule et se reposer, mais il avait encore trop mal aux jambes.

Elle ne pouvait plus rester debout, et il l’avait remarqué. Il lui avait même proposé de s’étendre à côté de lui. Devait-elle dire oui? C’était une situation vraiment embarrassante pour Coralie, un démon venait d’être gentil, il venait d’avoir de la compassion pour elle. Sans un mot, elle s’étendit à côté de lui, ses mains tremblaient et elle ne savait pas quoi dire ou faire. Allen était-il intéressé par elle? Est-ce qu’il s’en fichait éperdument? Ou quoi encore, il faisait semblant? Elle était définitivement attirée par lui, non pas seulement par son physique, mais aussi par sa personnalité solitaire et cruel tout en cachant un soupçon de douceur.

Et si ce n’était que ca, il avait dans ses yeux quelque chose de sombre, ses cheveux descendaient pour couvrir son visage et cela était encore plus attirant. À l’extérieur, on pouvait entendre des cris et des coups, les démons se battaient sans cesse dans cette ville. Là d’où elle venait, il n’y avait jamais de guerre, jamais de bagarre, ni même une minuscule chicane. Seul le calme pouvait vivre, seul l’harmonie était reine, jusqu’au jour où ses parents fut tué. Sans cesse elle se remémorait les souvenirs, elle ne pouvait pas l’oublier et devait à tout prit se torturer en se les remémorant. La réalité la ramenait souvent à l’ordre, comme la douleur gigantesque qu’elle avait aux jambes et aux bras.

Elle avait les mains moites et froides, son dos lui causait du mal et elle avait un de ses maux de têtes. Ses yeux se fermaient tout seul, mais pouvait-elle s’endormir en faisant confiance à ce démon? Surement pas, mais elle ne pouvait pas rester éveillé plus longtemps. Avant de les fermer pour de bon, elle lui dit :

«J’espère au moins qu’à mon réveil tu ne seras pas parti. »

Puis elle s’endormit…

Il ricana, mais elle ne l'entendit sûrement pas puisque sa respiration était devenue lente et régulière; elle dormait. Couché à côté de lui, il l'observa un bref moment. Comment voulait-elle qu'il parte? Ses jambes semblaient paralysées sous la douleur. Il tourna ses grands yeux améthystes sur celles-ci et passa sa main sur son mollet. Il ne sentait aucune enflure, ni aucune grave blessure. Il soupira en essayant de faire bouger ses orteils. Ils se mirent effectivement à bouger, mais avec difficulté. Fronçant ses sourcils, il se motiva en se disant qu'il était un démon et qu'il avait tenu bon avec des souffrances beaucoup plus élevé que ça. Coralie était trop près de lui, elle entrait dans son espace vital. Allen se releva donc du mieux qu'il put et fit quelques pas en grimaçant. Il alla se reposer contre la commode et au fur et à mesure la douleur devenait de plus en plus supportable.

Hmm. Le démon continua de marcher en rond un peu et se décida à sortir de la pièce. Il jeta un regard à la jeune femme étendue et explora minutieusement la maison. Elle ne comprenait presque aucun meuble. Il n'y avait qu'une table dans ce qui semblait être la cuisine, des chaises, un vieux sofa décousu et tâché dont ne sais trop quoi ainsi qu'un autre lit et une autre commode dans l'autre chambre. Accroché au mur d'un des couloirs, un miroir dont le bas était cassé tenait difficilement en place. Alors qu'Allen passait devant, il s'arrêta et contempla l'image que le miroir lui renvoyait. Un jeune homme aux traits durs, bien tracés, son visage d'une pâleur exsangue. Ses yeux si sombres, peu expressif, dont ses cheveux mi-longs et noirs recouvraient d'un doux voile. Qu'est-ce qui pouvait bien tant attirer les gens chez lui? Il était froid, laconique et peu enclin à vivre en société. En quoi cela pouvait-il être attirant?

Il délaissa son reflet et tenta de trouver quelque chose à manger d'un peu plus consistant dans la cuisine. Il ouvrit les armoires et n'y trouva rien du tout. Des boites de conserves vides, deux ou trois verres craquelés et au moins quatre couches de poussières. Cette maison n'était plus habité depuis des lustres, apparemment. Au dehors, le soleil était maintenant visible et ses rayons traversaient les craques dans les murs de bois usés, apparaissant ainsi de petits traits de lumière sur le sol. Les fenêtres sales transmettaient elles aussi une lumière matinale et fraîche.

Ne trouvant rien à faire, ses jambes recommençant aussi à se plaindre, il retourna dans la chambre ou se trouvait la jeune chasseuse qui n'avait toujours pas bougé. Il alla s'asseoir sur la chaise et se mit à fixer le plafond, les mains croisés sur son bas-ventre.

« Qu'est-ce que je fais encore ici? »

Murmura t-il pour lui-même.

Elle se réveilla enfin, la maison dans laquelle elle se trouvait se refermait peu à peu sur elle, sans aucune issu de sortie. Les murs sombres et tachés se rapprochaient de plus en plus et ils allaient l’écraser. Accroupi dans le lit, elle ne cessait de crier à l’aide, mais personne ne venait à son secourt. Allen était parti et avait fait en sorte qu’elle meurt, ce sale démon avait prit la fuite sans la réveiller lorsqu’il avait aperçu les murs se refermer.

Puis, lorsqu’enfin les murs touchaient à sa peau, elle sursauta et lâcha un petit cri pour enfin se rendre compte que ce n’était qu’un rêve. Elle avait le front en chaleur et les cheveux à la figure, elle passa sa main dans sa figure pour les dégager. Elle laissa sa main sur son front et respira un bon coup, qu’elle affreux cauchemar. Mais où était Allen? Il n’était plus à côté d’elle dans le lit. Était-il parti? Elle tourna la tête et le vit assit sur la chaise fixant le plafond.

«Quel rêve! »

Elle avait mal à la gorge et avait parlé tout bas. Elle se redressa tout en repliant ses jambes contre elle, ses ailes la fatiguait, elles étaient lourdes. Coralie se changea en son apparence original, ses longs cheveux blancs étaient maintenant noirs et sa peau pâle comme tout s'était un peu plus colorée. Elle avait reprit forme humaine, ses ailes avaient disparues et la brumes s'étaient dissipée. Dans la maison, le soleil était maintenant plus apparent, les fissures des murs laissaient entrer quelques rayons à l’intérieur pour réchauffer la pièce. L’endroit lui semblait un peu plus accueillant maintenant, mais toujours aussi vide et sale. Surtout à cause de la poussière qui virevoltait au sol à une épaisseur inimaginable, comme s'il y avait des années que personne n'était venu.

Allen était toujours aussi calme, les yeux en l’air perdu dans ses pensés. D’après Coralie, il avait encore extrêmement mal aux jambes, car sinon il serait parti ça fait longtemps. Mais il allait mieux, du moins c’est ce qu’elle croyait puisqu’il s’était déplacé du lit à la chaise. À moins qu’il ait eu un pouvoir de téléportassions, mais il se serait téléporté beaucoup plus loin qu’ici donc ce n’était pas ça.

«Tu vas mieux? »

« On dirait bien. »

Ses yeux étaient toujours rivés sur le plafond et il pesait le pour et le contre. Entre lui trancher la gorge et partir sans demander son reste, le démon faisait face à un dilemme qui lui était étranger. Sans cette étrange sensation qui le tenaillait, il ne se serait pas poser dix million de questions et le sang de la chasseuse colorerait déjà les murs d'une couleur un peu plus vive. Le jeune homme ne voulait pas croiser le regard de Coralie. Ça ne l'aidait pas du tout de savoir qu'elle était tout près, si près, à porter de griff.. mains! C'était exactement pour cette raison qu'il faisait semblant de trouver de l'intérêt dans la contemplation du plafond qui semblait sur le point de s'effondrer sur eux.

Soudain, Allen se redressa et prenant appui sur les accoudoirs de la chaise. Il grimaça et tituba jusqu'au cadre de porte. Sans même un regard pour la jeune femme encore installée sur le lit, il lui dit :

« Je monte à l'étage. »

Il continua son périlleux chemin jusqu'à l'escalier et il le fixa pendant de bonnes minutes. Il ne faisait pas très confiance aux marches à moitiés détruites et qui paraissaient pourries et manger par les termites. Il monta la première marche avec suspicion ; tout se passa bien. Le démon continua donc sur sa lancée et c'est au bout de nombreux efforts qu'il arriva à l'étage. La fenêtre au fond du couloir était sale et laissait à peine rentrer la lumière. Octogonale, elle prenait tout le mur, ce qui donnait un effet mystique à cette partie de la demeure. Il se laissa aller à jeter un œil à l'extérieur. Quelques autres démons ci et la qui se bagarraient ou se poussaient entre eux.

Allen entra dans la première porte qui se trouvait à sa portée. Étrangement, il n'y avait aucune poignée. Il n'eut qu'à pousser la porte et elle s'ouvrit lentement en grinçant. Ses traces de pas étaient imprimés sur le sol poussiéreux. Refermant la porte soigneusement derrière lui, il alla s'asseoir dans un coin de la pièce et posa sa tête contre le mur.

« Partir d'ici... loin... »

Coralie le troublait beaucoup trop. Ça le dérangeait et il avait de drôle de pensées sordides. Il n'avait vraiment pas besoin de ça.

Elle s’était réveillée, il ne l’avait pas regardé une seconde, il cherchait à tout prix à éviter son regard. Et pourquoi donc? Il avait tant tenté de l’évité qu’il était même monté à l’étage, risquez sa vie en montant de telles escaliers juste pour fuir son regard! Lorsqu’elle était arrivée dans cette maison, Coralie avait aperçue les escaliers, elles étaient toutes détruites, et tenaient à peine. Les monter serait un suicide, un allé directe vers ta propre tombe. Mais lui, il était prêt à prendre le risque juste pour ne pas se trouver dans la même pièce qu’elle, et elle le savait. Puis, finalement, ca ne la dérangeait pas, être seule pour se reposer n’avait pas que des désavantages.

À l’extérieur, les cries et bagarres avaient l’air de plus en plus intense. Est-ce que c’était le commencement d’une émeute? D’une guerre démoniaque? Coralie était assise dans le lit et réfléchissait à se que pouvait bien faire Allen. Il devait être en train de songer à toutes les manières possibles de la couper en morceau ou de la tuer d’une façon ou d’une autre! Mais bon, peu importe, il ne réussirait pas.

On entendait encore les démons combattent avec ardeur, et Coralie s’était levée pour voir de plus près se qui se passait à la fenêtre. Le feu courrait à toute vitesse dans les rues, des boules d’énergies magiques traversait le village et des flèches venaient ici et là. Des démons se frappaient et se tranchaient la tête sans aucune raison. Lorsque soudain, une flèche traversa la fenêtre et alla se poser sur le mur. Coralie laissa échapper un petit cri et se pencha en rampant vers la sortie de la pièce. Ramper était trop demandant pour Coralie, alors elle se leva et courut vers l’autre pièce. Une seconde flèche entra, mais cette fois-si par l’autre pièce, celle où elle se trouvait. Elle n’eut même pas le temps de réagir que la flèche lui avait déjà transpercé le ventre, elle s’effondra par terre en lâcha un cri de douleur.

Étendue sur le sol, elle ne bougeait presque plus. Coralie tentait d’économiser son énergie à bien respirer au lieu de la dépenser pour rien à remuer et à s’enlever la flèche du ventre.

De la chambre à l'étage, Allen entendit un bruit suspect en bas. Un bruit d'éclats de verre comme-ci quelqu'un aurait traverser la fenêtre. Sa première pensée fut que Coralie venait de sortir et qu'elle ne semblait pas connaitre l'existence des portes. Mais avec les hurlements qu'il entendait de l'extérieur, il pensa immédiatement à autre chose. Un démon était entré dans la maison ? Lentement, en faisant le moins de bruit possible, il se leva, ouvrit la porte et descendit les escaliers. Il fut étonné d'arriver en bas en vie. Les marches craquaient dangereusement sous son poids. Arrivé au rez-de-chaussée, il esquiva de justesse une flèche qui serait venu se planter dans son épaule. Se baissant à la vitesse X, ses yeux se posèrent sur le corps sanglant au niveau de l'abdomen de la chasseuse. Son regard se porta sur les bris de vitre qui jonchaient le sol et la jeune fille ensanglantée. Le démon s'approcha lentement d'elle et examina sa blessure.

« Ne t'imagines rien. J'ai uniquement une sorte de... dette envers toi. »

Il prit son visage entre ses mains et regarda attentivement ses pupilles. Elle ne semblait pas partir dans les vapes et c'était tant mieux. Il posa la tête de Coralie sur ses genoux et pensa à un moyen de lui enlever la flèche sans aggraver son cas et la faire saigner comme un cochon jusqu'à sa mort. Il y avait bien moyen de refermer la blessure en faisant des points de suture, mais il doutait d'avoir ce qu'il faut.

Il regarda sa cape et soupira. Il l'effilocha un peu et prit le fil qui s'en détachait. Il n'avait pas d'aiguilles, mais il devrait y arriver.

« Je ne te dirai pas de mensonges. Ça va faire mal. »

Il mit le fil entre ses dents et plaqua sa main gauche sur le ventre de la jeune fille. Il prit son autre main pour arracher la flèche. Il reconnaissait le type de flèche et elle était chanceuse que celle-ci ne lui ait pas traverser de bord en bord de son corps. Ses traits se tirèrent sous la concentration et il arracha l'arme d'un seul coup. De sa main gauche, il fit une pression sur la blessure.

* Pourquoi est-ce que je fais tout ça? Je pourrais la laisser crever et puis voila... je serais débarrassée.*

Sans plus se poser de questions, il prit le fil et remarqua alors que sans aiguille, il ne pourrait pas percer la peau. Il arracha une balle de sa ceinture à balles et d'un bon coup de poing sur le sol la brisa en morceaux. Il prit un morceau pointu et perça doucement la peau. Il commença son travail en espérant que cela suffirait. Sa concentration l'empêchait de regarder la jeune femme.

Elle souffrait beaucoup et la flèche lui faisait un mal fou. Elle était désespérément en besoin d’aide et Allen l’avait entendu, du moins il avait entendu la flèche traverser la fenêtre. Il était descendu et avait risqué de prendre une flèche dans l’épaule, il avait vue Coralie étendue sur le plancher froid de la maison. J’ai juste une dette envers toi… C’est ce qu’il avait dit, mais Coralie ne le croyait pas. Enfin, il commença à enlever la flèche du ventre de Coralie, elle éprouvait d’énormes douleurs, mais ce n’était rien comparé à ce qu’elle ressentait lorsqu’il commença à lui coudre la peau. Elle s’efforçait de ne pas hurler, puis, elle se concentra sur les bruits à l’extérieur pour oublier qu’elle souffrait. Les démons semblaient s’éloigner de la maison, l’émeute se dirigeait plus loin et c’était tant mieux pour eux.

Elle tenta de le regarder, mais il fuyait son regard. Comment pouvait-il avoir peur d’un regard? Comment pouvait-il fuir les sentiments ainsi? À un tel point qu’il ne peut rester dans la même pièce que quelqu’un plus d’une heure? Cela faisait maintenant au moins 5 à 6 heures qu’ils étaient ensemble, la bagarre, suivit d’un baiser, d’une douleur, d’un sommeil et finalement d’une blessure insupportable! Sans le vouloir, ils apprenaient à mieux se connaitre l’un l’autre, même dans le silence. Il était plutôt seul, solitaire et sans cœur. Peut-être pas sans cœur mais plutôt du sens que l’amour, il ne connaissait pas. Ou du moins, il le connaissait peu et avait peur de s’en approcher par peur d’avoir l’esprit dérangé. Coralie était seule aussi, extrêmement solitaire, ils se ressemblaient beaucoup car ils avaient tout deux une personnalité seule et presque impénétrable, les émotions étaient rare. Appart la rage et la colère bien sur!
Puis, Coralie se rendit compte qu’il avait presque terminé, elle n’avait pas ressenti beaucoup de douleur car elle avait passé la moitié du temps à penser. Elle se décida enfin à lui dire quelques mots :

«Alors comme sa les démons ont des dettes envers les chasseuses maintenant! Ou c’est plus que tu ne peux te résigner à laisser mourir une femme qui t’attire? »